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Le diabète est une maladie incurable traduisant un trouble de l’assimilation du glucose. Il se caractérise par un taux élevé de sucre dans le sang que l’on nomme hyperglycémie. Le taux de sucre dans le sang (glycémie) varie au cours de la journée et, chez les diabétiques, ces variations sont importantes et nécessitent des mesures régulières. Un moyen utilisé par un grand nombre de diabétiques est l’automesure du taux de glucose, en analysant le contenu du sang ou des tissus interstitiels. L’autosurveillance glycémique permet au patient de mesurer lui-même son taux de glucose, au moyen d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt, dans le but d’adapter le traitement. Seul le médecin peut modifier la fréquence, les horaires des mesures et le traitement en fonction des résultats. Le taux de glycémie à jeun est considéré comme normal s’il est compris entre 0.74 g par litre et 1.06 g/L. En dessous de ces valeurs on tombe en hypoglycémie, et au-delà, il s’agit de l’hyperglycémie.
L’automesure : pour qui et pourquoi ?
L’automesure de la glycémie ne s’applique pas de la même manière à tous les patients souffrant de diabète, puisque celui-ci se divise en deux types avec des causes et des effets différents.
Diabète de type 1 et 2 sous insuline
On utilise le plus souvent l’automesure chez les patients présentant un diabète de type 1, c’est-à-dire un diabète héréditaire, qui s’exprime dès l’enfance par des hyperglycémies dans le sang et un amaigrissement. Les pics de glycémie peuvent être assez aléatoires et nécessitent parfois le recours à l’insuline, ce qui justifie un contrôle fréquent de la glycémie. L’automesure est parfaitement adaptée à cette pathologie, mais elle est également utilisée dans les cas de diabète de type 2. Celui-ci est causé par une hyperglycémie prolongée qui oblige le pancréas à produire plus d’insuline qu’il n’est capable de supporter. Ce fait résulte d’une baisse de sensibilité de l’organisme à l’insuline, qui ne peut donc avoir l’effet désiré sur l’assimilation du glucose. Ainsi, il est possible de traiter le diabète de type 2 par l’injection régulière d’insuline pendant une période définie par le médecin et pendant laquelle il est nécessaire de contrôler sa glycémie.
Dans le premier cas, la mesure de la glycémie se fait sur le long terme, pour pouvoir adapter son traitement en insuline aux manquements de l’organisme, tandis que dans le cas du diabète de type 2 il est question de maîtriser sa glycémie pour permettre au pancréas de produire l’insuline suffisante. Dans le cas du diabète gestationnel, puisque le fœtus demande des quantités accrues de glucose pour sa croissance, il peut arriver que les taux de glycémie s’effondrent chez la femme enceinte. Dès lors, l’automesure peut se justifier pour éviter l’hypoglycémie, des malaises, etc.
En somme, la mesure du taux de glucose dans le cas du diabète de type 1 permet de maîtriser son alimentation et d’ajuster la quantité d’insuline injectée par la pompe qui équipe la plupart des patients. Pour les personnes atteintes de diabète de type 2, il s’agit d’avoir conscience des effets du traitement par l’insuline et de ceux de l’hygiène de vie en termes de consommation énergétique. Faire du sport fait baisser la glycémie, tandis qu’à l’inverse, manger une pâtisserie la fait augmenter par exemple.
Pourquoi mesurer sa glycémie ?
L’argument principal de l’automesure est de pouvoir connaître très rapidement sa glycémie, et d’observer les effets de l’alimentation sur celle-ci. Ces mesures permettent de réagir le plus vite possible à une hyperglycémie ou une hypoglycémie, respectivement par l’injection d’insuline ou la consommation d’aliments riches en glucose. L’automesure permet également d’adapter, avec votre médecin traitant, vos doses d’insuline et de s’assurer de leur efficacité à la suite de l’injection initiale.
En règle générale, la mesure de la glycémie permet d’adapter son traitement à la situation pour éviter les complications, comme les lésions aux organes qui résultent de l’hyperglycémie du diabète de type 2. De la même manière, l’automesure permet d’éviter les hypoglycémies violentes que peut entraîner le diabète de type 1, et qui peuvent aller jusqu’à des pertes de connaissance.
Pratique et rapide, elle ne doit cependant pas remplacer le dosage de l’hémoglobine glyquée (4 fois par an) car elle est moins précise. La première permet d’avoir une vision à long terme de l’évolution du diabète, tandis que l’automesure représente une photo à un instant T, une analyse sur le moment de la glycémie.
Comment pratiquer l’automesure ?
Le matériel
Ce qui peut varier en fonction du moyen choisi, c’est le procédé de prélèvement du sang. Il faut, en effet, percer un petit trou dans la peau pour y prélever une faible quantité de sang, sans provoquer de dommages importants aux tissus. Le plus souvent, on conseille aux personnes diabétiques de se piquer sur la pulpe du doigt. Pour percer la peau, on utilise un stylo autopiqueur, dans lequel sont placées des lancettes extrêmement fines, entre 0.40 et 0.65 mm de diamètre.
Ces lancettes sont à usage unique, car leur petite taille fait qu’elles se détériorent en rentrant sous la peau. Si elles sont réutilisées, elles peuvent provoquer des dommages plus importants que nécessaire aux tissus. Si les lancettes peuvent être placées une par une dans le stylo, il existe également des stylos qui acceptent des barillets, contenant chacun 6 lancettes. Elles sont placées, après une utilisation, dans le fond du barillet et ne peuvent plus être réutilisées.
Il existe de nombreux moyens de prélever du sang pour mesurer sa glycémie, tous passent néanmoins par un lecteur de glycémie, qui se trouve en pharmacie sur prescription de votre médecin. Ce lecteur analyse le taux de sucre dans le sang et l’affiche sur un écran pour vous permettre d’adapter votre traitement à la situation. Pour la lecture du sang, ces outils peuvent utiliser deux moyens : des bandelettes qui réagissent au sucre ou des électrodes.
Les bandelettes de glycémie créent des électrons lorsque du sucre, présent dans le sang, est appliqué, et ses électrons vont agir avec un composant coloré, qui une fois analysé, détermine le taux de sucre dans le sang. A l’inverse, les électrodes créent des électrons qui sont directement mesurés par l’appareil, ce qui rend le procédé à la fois plus rapide et plus précis. Ces procédés sont par nature à usage unique, et doivent donc être remplacés à chaque utilisation.
Les systèmes de cassette permettent également de combiner le rôle du capteur et du lecteur de glycémie, mais sont limités à 50 ou 100 mesures. Certains systèmes optent à l’inverse pour un contrôle continu de la glycémie par un capteur placé sous la peau au niveau abdominal et qui doit être changé de temps en temps. Il est en général couplé à la pompe à insuline avec laquelle il communique en permanence. Elle émet une alarme lorsque des modifications importantes font leur apparition.
Dans ce cadre, une nouvelle technologie permet de placer un capteur sous la peau du bras pour réaliser une analyse permanente du taux de glycémie. Devant être renouvelé au bout de deux semaines, le Capteur Freestyle Libre 2 analyse la glycémie présente dans le tissu interstitiel, sans prélever de sang, et peut être scanné par le Lecteur Fresstyle Libre 2 et grâce à son écran tactile affiche distinctement les données recueillies.
Pour la détection ded cétones et du glucose dans les urines, nous vous proposons les dispositifs issus de Ascensia Diabetes Care.
Le protocole
Lorsque l’on mesure sa glycémie, il est bon de retenir quelques règles concernant la procédure. Pour commencer, il est bon de mesurer sa glycémie plusieurs fois par jour, après les repas et entre chaque pour parer à une éventuelle hypoglycémie. Ensuite, avant de piquer, il est important de soigneusement se laver les mains et les sécher, pour éviter toute contamination, des bandelettes ou de la micro plaie. Attention toutefois à ne pas utiliser d’alcool médical ou de gel hydroalcoolique, ces solutions perturbant la réaction chimique à la surface de la bandelette.
Lorsque vous choisissez un doigt pour pratiquer votre dextro, évitez de piquer toujours les mêmes doigts en faisant une rotation sur les deux mains. Pour faire affluer le sang vers les extrémités des doigts, massez la paume de la main concernée en poussant vers l’extrémité.
Sur le stylo autopiqueur, vous pouvez sélectionner la profondeur de la piqûre de la lancette, puis vous n’avez plus qu’à piquer, sur le côté du doigt, pas sur la partie la plus sensible, et à déposer la goutte de sang sur la bandelette ou l’électrode.
Garder une trace
Après avoir réalisé l’automesure, il est conseillé de consigner chaque mesure dans un carnet pour permettre d’observer les évolutions au cours de la journée, ou sur plusieurs jours ou semaines. Ce carnet peut vous servir à discerner les points de la journée où la glycémie augmente ou chute, et ainsi adapter avec votre médecin votre traitement. De nombreux lecteurs de glycémie permettent de garder les résultats en mémoire, et certains peuvent également les transférer à votre médecin par bluetooth.
Précautions particulières
Attention cependant, certaines précautions doivent être prises avant de procéder à la mesure de la glycémie. Par exemple, elle est déconseillée pour les personnes souffrant d’hémophilie, car la plaie ne coagulant pas, elle peut causer des problèmes au patient.
Garder son matériel en bon état
Référez vous à la notice de votre lecteur de glycémie, avant de l’utiliser et au moment de l’entretien. Celui-ci doit être régulier pour assurer la précision et la rapidité de l’autosurveillance.
Évitez absolument les bandelettes ou les électrodes périmées, car elles peuvent complètement fausser le résultat. De la même manière, conservez les dans leur emballage hermétiquement fermé, car l’humidité peut également abîmer leurs faces sensibles. Si vous doutez de l’efficacité d’une bandelette, il est possible de vérifier celle-ci grâce à une solution de contrôle dont le résultat est déjà connu.
Vous devez également changer de stylo autopiqueur tous les ans, car le ressort qui sert à l’injection des lancettes s’altère, impliquant une utilisation plus douloureuse, qui peut laisser des plaies plus importantes et plus longues à cicatriser.
Ne pas échanger l’autopiqueur
Vous ne devez sous aucun prétexte partager votre matériel d’autosurveillance avec autrui, ni le lecteur, ni le stylo autopiqueur. En effet, il est possible que du sang soit communiqué de plaie à plaie, transmettant des bactéries et des virus aux deux utilisateurs.
Conclusion
Mesurer et suivre sa glycémie à tout moment de la journée est une part importante du traitement des personnes diabétiques. Cela nécessite un matériel assez complet et une bonne connaissance des méthodes d’utilisation et de maintenance. Le matériel d’autosurveillance de la glycémie est pris en charge par l’Assurance Maladie. Les bandelettes sont remboursées dans la limite de 200 par an si vous n’êtes pas sous insulinothérapie. Les lecteurs de glycémie sont garantis au minimum 4 ans. En cas de défaillance, ils doivent être remplacés par le fabricant. C’est pourquoi l’Assurance Maladie ne rembourse qu’un lecteur de glycémie tous les 4 ans. L’auto-piqueur est remboursable tous les ans.